Une nostalgie dans les corps
Oui.
On avait voulu aller trop vite avec les fins du monde. Comme le reste : on les avait gâchées à force de chipoter sur la recherche & développement, de compresser les coûts de production et de réclamer une rentabilité à court terme. On avait encore engrangé des déceptions.
Et l’on se demandait : que serait un réchauffement climatique sorti des ateliers d’enfants du Pakistan ?
Ou : un tsunami bricolé en Turquie ?
D’excellentes voix répondaient que ce seraient de formidables catastrophes, propres à rayer une moitié d’espèce humaine : pour peu qu’on leur en donne les moyens, et qu’on leur laisse le temps de former des ingénieurs, que les multinationales cessent de les sous-payer là-bas, pour débaucher et ramener dans la Silicon Valley les plus prometteurs.
Si l’Australie réussissait des feux formidables, dont les cendres recouvraient jusqu’aux massifs andins, pourquoi l’Afrique ne les réussirait pas ?
Uniquement, reprenaient ces mêmes voix, parce que le commerce international était précisément organisé pour leur en refuser les moyens, et qu’ils n’accèdent jamais aux capacités de conception et production qui leur permettraient d’entrer en concurrence – intelligence & détermination contre intelligence & détermination – avec les géants de la pollution occidentale.
Mais ces voix n’allaient pas être davantage écoutées qu’aux temps où elles chantaient la décolonisation des esprits ; où on les invitait en après-midi, sur d’excellentes radios, à chamarrer les ondes.
La logique était au repli.
Et l’on se demandait : que serait un réchauffement climatique sorti des ateliers d’enfants du Pakistan ?
Ou : un tsunami bricolé en Turquie ?
D’excellentes voix répondaient que ce seraient de formidables catastrophes, propres à rayer une moitié d’espèce humaine : pour peu qu’on leur en donne les moyens, et qu’on leur laisse le temps de former des ingénieurs, que les multinationales cessent de les sous-payer là-bas, pour débaucher et ramener dans la Silicon Valley les plus prometteurs.
Si l’Australie réussissait des feux formidables, dont les cendres recouvraient jusqu’aux massifs andins, pourquoi l’Afrique ne les réussirait pas ?
Uniquement, reprenaient ces mêmes voix, parce que le commerce international était précisément organisé pour leur en refuser les moyens, et qu’ils n’accèdent jamais aux capacités de conception et production qui leur permettraient d’entrer en concurrence – intelligence & détermination contre intelligence & détermination – avec les géants de la pollution occidentale.
Mais ces voix n’allaient pas être davantage écoutées qu’aux temps où elles chantaient la décolonisation des esprits ; où on les invitait en après-midi, sur d’excellentes radios, à chamarrer les ondes.
La logique était au repli.