Peut-être ce que l’on appelle société est un investissement collectif sur la faillite
Nous avions été élevés dans le culte superstitieux des ordres de toutes sortes. Le marché et le gouvernement, malgré leur concurrence, se livraient un duel de dragons. Le marché l’avait emporté. C’était lui qui désormais dirigeait la meute : le mâle dominant, le grand velu aux mâchoires puissantes, aptes à tout dévorer. Il chiait sur le globe ses ruines et ses ateliers d’enfants, ses décharges à ciel ouvert et ses puits bétonnés pour déchets radioactifs, ses pétroliers, ses foreuses.
La gueule rude, l’haleine lourde, il avait dévasté la planète. Il visait à présent les étoiles, où il comptait bien pisser des satellites aux quatre coins pour délimiter ses nouveaux territoires.
Alors le vertige nous avait saisi à la découverte de la fragilité de ces pouvoirs.
Un vertige systémique, alternatif et profond.
Alors le vertige nous avait saisi à la découverte de la fragilité de ces pouvoirs.
Un vertige systémique, alternatif et profond.