Il disait : Tu as le vertige tournoyant des coléoptères, n’est-ce pas ?
Et elle répondait : Oh, toi, je savais que je rencontrerais un jour – on me l’avait prédit – un beau porteur de vertige du contre-jour des Carpates.
Lui : Je ne suis pas celui que tu crois.
Elle : Quoi ?
Lui : Je dois te dire mon terrible secret.
Elle : Non, non, je t’en prie.
Lui : Je dois le faire, ma chérie, ma belle, ma tendre.
Elle : Oh, c’est terrible.
Lui : Je te vois penchée, partir sur le dos, ton regard se brouille, comment pourrais-je supporter cela ?
Elle : Laisse-moi, tant pis, laisse-moi tomber, maintenant.
Lui : Je ne peux pas le faire, c’est trop dur, je m’abandonne, je suis à toi.
Elle : Adieu.
Lui : Je ne suis pas immunisé : j’ai été contaminé l’an dernier, durant un court voyage de quelques jours sur les plages de Dalmatie.
Elle : Ma ventilation est contrariée par ce poids qui m’oppresse.
Lui : J’ai le vertige enjôleur des pervenches.
Elle : Ah, quelle injustice, c’est trop dur ! je meurs !

Et tant d’autres belles histoires d’amour, qui se créent, au hasard des salles d’attente, des brancards dans les services d’urgence, voire, au plus fort des crises, directement dans les ambulances, quand il avait fallu embarquer dans un seul véhicule.